Alma Gwaednerth - I will proove to you that I'm right

Physique & Caractère

Alma s'habille toujours de manière simple et pratique : des pantalons, des chemises ou des hauts sur lesquels elle peut passer une petite veste légère qui lui donne un air professionnel. Elle n'est pas trop maquillage, si ce n'est parfois pour dissimuler quelques cernes après des nuits sans sommeil. Partout où elle va elle emmène sa sacoche de cuir dans laquelle elle range tantôt ses cours, tantôt ses effets personnels. Elle a toujours au poignet un fin bracelet avec une ancre et un livre en pendentifs qui symbolisent son mari pour l'une et son amour de l'histoire pour l'autre.


La curiosité est un vilain défaut, dit l’adage. Pourtant c’est ce qui porte Alma au quotidien, qui la tire vers le haut et la fait avancer un pas après l’autre. Il en faut de la curiosité et de la passion pour lire autant de livres et se perdre si facilement entre les lignes. Pour répondre avec autant de douceur et de franchise à ses étudiants qui lui posent des centaines de fois les mêmes questions, pour leur offrir son aide et son épaule lorsque parfois elle voit passer des tracas dans leurs regards qui les influencent négativement dans la poursuite de leurs études. Car elle aime les aider ces monstres qui la font fulminer intérieurement parfois. Elle les aime et jamais, au grand jamais, elle ne laisserait déborder une once de malveillance pour eux. Elle n’est pas comme ça. Son job c’est sa vie. Alors oui, parfois elle baisse les bras. Parfois elle laisse ses émotions l’envahir devant l’adversité à laquelle elle doit faire face et dans celle que peuvent traverser ses étudiants.

Elle sait qu’elle est douée, qu’elle est réputée et même très recherchée dans son domaine. Elle le sait et pourtant elle fait toujours preuve d’une grande humilité. Elle peut toujours apprendre, toujours faire mieux. Il y a toujours meilleur qu’elle. Que seraient ses recherches sans ses illustres prédécesseurs historiens qui lui ont fourni de si précieuses et solides informations ? Elle s’est toujours débrouillée pour apprendre d’elle-même, comprendre sans l’aide de personne. C’est toujours le cas maintenant, même lorsqu’elle se penche sur les cahiers où elle note les éléments dont elle dispose pour retrouver sa fille. Seulement, malgré la rigueur totale qu’elle met dans son travail, il faut savoir que ce n’est pas le cas dans tout. Depuis qu’elle vit seule, sa maison est un véritable capharnaüm. Elle aime son petit bazar, il lui donne l’impression de ne pas être complètement isolée. Comme si c’était encore les membres de sa famille qui retournaient sans cesse la maison.

Ses années d’étude et de travail l’ont amenée à maîtriser de nombreuses langues. Ainsi elle peut s’exprimer parfaitement en anglais – ce qui paraît logique par son origine galloise – en français et en allemand. Elle connaît quelques mots d’autres langues mais qui restent bien insuffisants pour tenir une conversation, même avec un autre débutant. Cela ne l’empêche pas de persévérer. Il faut dire que lorsqu’elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs et elle ne lâchera rien avant d’avoir obtenu ce qu’elle veut. Il ne sert à rien de tenter de la raisonner, elle risque plus de se vexer et de se renfermer que d’écouter pleinement ce qu’on lui dit. Et elle a la rancœur tenace la petite dame ! Elle est susceptible aussi, acceptant mal la critique. Elle se transforme alors en une véritable enfant, qui boude en croisant les bras et attend que l’autre s’excuse, même si elle est en tort. Mais son sourire pardonne tout, semble-t-il. On l’aime comme ça.

Pouvoirs

Son talent à se retrouver à la perfection dans son capharnaüm pourrait être sa capacité. Elle revendique d'ailleurs fièrement d'être "la bordélique la mieux organisée de tous les univers". Rien que ça, oui.

Pourtant ce n'est pas ce qui caractérise le plus Alma. Elle a une mémoire eidétique hors norme, plus connue sous le nom de mémoire photographique. Cela peut paraître futile mais c'est un atout non-négligeable lorsqu'il s'agit de retenir des informations très diverses avec une grande exactitude. C'est d'ailleurs pour cela que tout ce qu'elle lit est imprimé derrière ses paupières, que chaque information qu'elle écrit reste gravée dans ses gestes et qu'elle peut la retrouver avec une facilité déconcertante. La professeure a donc une grande mémoire, qu'il s'agisse des visages, des sons ou des lectures. Elle a essayé de dessiner, mais il faut croire que tenir un crayon ne donne pas grand chose entre ses doigts s'il n'est pas utilisé à rédiger un article ou un mémo.

Histoire

« Ne délaissez pas ce chapitre, il comptera pour votre examen final. Alors croyez-en vous, et comme disait César : Les hommes croient en ce qu’ils désirent. Bon courage et à la… »
Ses mots sont déjà perdus dans le brouhaha des ordinateurs qui se ferment, des conversations qui reprennent et des étudiants qui quittent en une masse compact la salle. « … semaine prochaine.. »
Son sourire est amusé alors qu’elle secoue la tête doucement. Le calme revient petit à petit dans l’immense salle alors qu’elle range tranquillement ses affaires. Se retrouver devant cette immense salle vide lui procure toujours une sensation étrange, mélange de satisfaction et de solitude. Elle a voyagé entre tellement d’universités : Oxford, Sorbone, Ludwig-Maximilians, Harvard. Se retrouver à Astropolis lui laisse toujours un intense sentiment de satisfaction au cœur. Cette université mythique traversée par des siècles d’histoires diverses. Il lui a fallu de longues années de recherches, des conférences à n’en plus finir, des heures interminables de lectures sous la lumière faiblarde de sa lampe de bureau pour parvenir à entrer plus ou moins par hasard dans l’illustre collège d’enseignants. Un nouveau sourire se dessine alors qu’elle referme la porte de l’amphithéâtre, son sac avec ses cours passé nonchalamment en bandoulière. Elle était faite pour ce poste.




C’est le premier jour du mois d’août qu’elle voit le jour. Lugnasad, la fête qui célèbre la paix et l’amitié. C’est l’occasion en général de célébrer les mariages. C’est d’ailleurs ce jour là que ses parents se sont mariés, vingt ans plus tôt. Quel beau cadeau que l’arrivée de cette petite fille aux douces joues rebondies, au sourire tendre et à l’énergie débordante chez les Glanmor. Elle grandit entourée de parents aimants, de livres et de légendes, de dragon rouge conquérant du dragon blanc, de longues courses dans les landes montagneuses battues par les vents. La nuit elle rêve de dieu à tête d’oiseau, de marteau enchanté et de renards à neuf queues. Ce n’est qu’une enfant il est vrai, mais déjà elle baigne dans les différentes mythologies par les contes qu’elle dévore du soir au matin. Et ce n’est encore que le début…




Alma se trouve être une élève puis une étudiante studieuse. Elle ne rêve pas de grandeurs ni d’éloges. Elle, ce qu’elle veut, c’est prouver que les dieux existent. Que tout ce qu’elle lit n’est pas que fabulation et légendes, qu’une part de vrai se cache derrière les masques que forment les mots. Ce n’était pas une idée de passage,c’était une résolution. C’est naturellement qu’elle se dirige vers les études d’histoire et de langues. Deux cursus qu’elle juge indispensable et entre lesquels elle ne parvient pas à choisir. Pourquoi devoir choisir lorsqu’elle peut se permettre de suivre les deux. Son emploi du temps est dense, le contenu de ses cours impressionnant et ses yeux s’usent sur les nombreux ouvrages qu’elle analyse avec ferveur. Elle connaît le nom des dieux sur le bout des doigts, redessine les créatures les yeux fermés, savoure les alphabets des différentes langues vivantes et mortes qu’elle apprend et qu’elle maîtrise de mieux en mieux de jour en jour. L’anglais bien sûr, le français, l’allemand, elle les parle. Le sumérien, le grec ancien et le norne elle les lit. Pour rien au monde elle ne changerait sa passion pour une autre. Enfin, elle n’aurait jamais pensé…




Elle a quinze ans lorsqu’elle rencontre la première fois cet apprenti pêcheur sur le port de son village. Elle aime son sourire, ses yeux rieurs, la façon dont les doux accents de la langue roulent sur sa langue. Elle en a dix-huit lorsqu’elle décide enfin de lui laisser ravir son cœur et son nom. Alma Gwaednerth. Alma Force du sang. Elle apprécie son nouveau nom, collant parfaitement à l’amour de sa terre et à sa force de conviction. De l’alliance de la terre et de la mer naît finalement une petite fille. Son amour, son trésor. Les deux parents sont comblés par la présence de la douceur qui égaye leurs journées. Alma a vingt ans, et même si ses parents lui disent qu’elle est encore trop jeune, qu’elle gâche sa jeunesse, elle sait qu’elle a fait le meilleur choix de sa vie. Bien sûr, ce n’est pas toujours simple de gérer le petit diable entre les nombreuses sorties en mer de son père et ses cours à elle. Mais elle s’en sort. La jeune historienne est finalement diplômée et peut consacrer à la fois son temps à ses recherches et à sa fille. Alma et son cher et tendre voyagent beaucoup, mais ils ne perdent jamais une occasion d’emmener avec eux leur petite vagabonde, l’un en mer et l’autre dans les airs d’un pays à l’autre. Si seulement elle avait su…




Une sortie en mer comme il y en a eu tant d’autres. Alma est restée chez elle, ayant une conférence très importante à préparer. Elle joue une possible subvention pour ses recherches qui pourrait changer radicalement le cours de sa carrière. Elle le sait et bien qu’elle aime garder sa petite famille près d’elle, elle a besoin d’un calme total pour pouvoir peaufiner son dossier. Alors elle a laissé son mari et sa fille partir. Qui aurait pu prédire que rien ne se passerait comme d’habitude ? Qui donc à part les dieux ? Elle ne sait pas si elle croit en eux réellement. Elle ne les vénère pas comme le faisaient les peuples qu’elle étudie mais elle sait qu’ils existent d’une manière ou d’une autre. Mais là n’est pas le sujet. Elle les a laissé partir. Elle ne les a plus jamais revu. La tempête est arrivée d’un coup, sans prévenir comme c’est si souvent le cas sur les côtes sauvages du Pays de Galles. Elle a surpris même les marins les plus aguerris. Leur navire s’est abîmé en mer et jamais elle n’a pu revoir leur doux visages et prendre leurs mains au creux des siennes. Elle sait qu’ils ne sont pas morts. Enfin pas tous les deux. Elle ne sait comment l’expliquer mais elle sent que sa fille est encore en vie, quelque part. Est-ce que c’est ça, l’instinct maternel ?




Elle sait qu’elle est vivante, quelque part. Elle le sait, elle le sent. Alors depuis sa disparition elle s’acharne dans l’ombre. Lors des grands meetings elle fait face, elle sourit et reste entièrement professionnelle. Bien sûr l’information est passée dans les journaux. Bien sûr le monde entier est au courant. Mais personne ne sait ce qui se trame au fond de sa tête, personne ne sait ce qui se passe au fond de son cœur. Il y a une femme qui l’aide, qui recherche des informations avec elle, la soutien aussi lorsque parfois son espoir trop gros la fait baisser les bras. Elle est journaliste, Roxane, et un de ses rochers dans la tempête. La perte si tragique de son enfant a enfoncée Alma encore plus dans son travail. Elle s’y perd, s’y noie, s’y délecte en même temps. Elle a cherché, fouillé, remué ciel et terre pour obtenir la moindre information. Elle a traversé des mers et des continents, profité de ses meetings et de ses temps libres pour les retrouver. Ses années d’études et sa persévérance l’ont poussé vers Sanctuary. Elle connaît l’île par son patrimoine culturel si fortement imprégné de mythologie. Un contact de Rox aurait retrouvé des traces d’un bateau gallois non loin des côtes sanctuarienne. C’est une bouffée d’espoir pour l’historienne, un pied de nez à l’océan qui lui a fait perdre les êtres les plus chers à ses yeux. Mais pourquoi si loin ? Pourquoi si loin des côtes de leur pays ? Elle n’a pas hésité un seul instant à quitter l’illustre université d’Oxford, à laisser son monde entier pour rejoindre l’île perdue au milieu du Pacifique. La veille de son départ elle recevait un appel de l’université d’Astropolis pour lui proposer un post, ayant eu vent de la nouvelle liberté de l’enseignante mondialement reconnue. Était-ce cela qu’on appelait un coup du destin ? Il ne lui a pas fallu des heures de réflexion pour donner son accord. Professeur d’histoire antique et de mythologie sur l’île du berceau de l’histoire. Alma Gwaednerth, professeur à Astropolis. Cette dénomination elle en est fière, comme les multiples références sur son curriculum vitae. Elle est fière de faire rimer le nom de Gwaednerth avec sa réussite. C’est leur réussite à eux aussi. Elle leur doit bien ça.